Ce site n'est plus actualisé, faute de temps et d'énergie.
Si vous avez de l'énergie à offrir, nous vous accueillons volontiers.
Mon histoire
Sandrine Mathey-de-l'Endroit
Comme beaucoup de femmes, j’ai vécu la perte d’un bébé avant sa naissance …
Comme beaucoup de femmes, j’ai vécu les fécondations in vitro, huit au total …
Concevoir un enfant, notre désir le plus précieux. Je me souviens bien de cette journée du mois de novembre où, après une année passée, faite d’espoir et d’échecs, de traitements et d’interventions chirurgicales, le bonheur est arrivé.
Notre rêve devenait réalité, nous serions parents à la mi-juillet de l’année 2005 ... mon mois de naissance !
Le début de la grossesse fut vécu dans une atmosphère de joie mais également d’anxiété, de craintes, peur de perdre ce petit être à qui nous allions donner la vie.
Soudain, la panique, entre Noël et Nouvel An, une hémorragie s’est déclarée, une fissure au niveau d’une poche annexe à celle de l’embryon. Après trois semaines d’angoisse, le réconfort, l’épanchement résorbé nous pouvions continuer notre route vers le soleil.
Au fur et à mesure des mois écoulés, l’inquiétude commençait à s’estomper, nous suivions avec enchantement l’évolution de notre petit bout de chou à travers les nombreuses échographies. Fascinant et impressionnant le développement d’une cellule, le passage à l’état embryonnaire puis fœtal pour aboutir au final à un bébé.
Nous approchions du cinquième mois, pour être exacte, je me situais à la dix-neuvième semaine de grossesse. Mon ventre commençait à bien s’arrondir, une métamorphose qui m’enchantait, j’allais devenir maman, nous allions devenir parents, une nouvelle identité ... Et le malheur arriva le 17 février 2005 ... Alexandra s’envola là-haut, là-bas, au loin … je ne sais pas où … Et elle est là aujourd’hui à côté de moi à côté de nous …
Un peu plus de deux ans après, à la huitième fécondation, l’arrivée dans des conditions d’urgence au 7ème mois de grossesse, de nos jumelles, Megan et Loan.
Il y a 10 ans, je n’avais jamais entendu parlé du deuil périnatal avant que l’impensable n’arrive … à l’époque le personnel soignant m’a glissé quelques lignes d’information dans les mains et retour la maison … j’aurais aimé que l’on m’en dise plus, que l’on me guide sur le chemin des mois douloureux à venir … Restée des semaines dans le silence, la souffrance, la peinture comme seule échappatoire, car sortir m’était impossible, rencontrer le regard des jeunes mamans promenant leur poussette était au-delà de mes forces et puis petit à petit j’ai traversé les étapes je ne sais au juste comment … peut-être et simplement aidée par mon ange …
La vie ensuite m’a réservée d’autres souffrances, une lourde maladie et à partir de cet instant le besoin de prendre soin de moi et des autres pour que mes expériences puissent donner l’espoir d’un renouveau, d’un possible même si au fond de notre cœur rien ne sera plus comme avant, on ne peut oublier … et c’est aussi une force, une ressource que d’avoir la présence de notre enfant qui n’est plus …
J’ai suivi plusieurs formations dans la relation d’aide et aujourd’hui mon vœu le plus cher est de pouvoir accompagner les parents qui traversent le deuil périnatal et les personnes qui ont besoin d’en parler et qui n’auraient pu le faire jusqu’à présent.
Sandrine Matthey-de-l’Endroit
+41 (0)76 407 32 99
Genève